TOUCHAGUES (Louis). Peintre, illustrateur et décorateur. Lettre autographe (G 5267)

Touchagues (« Toutouche » pour les intimes) se réjouit de retourner à Chardeny chez Mme Desson, pour terminer et inaugurer son décor :
...Les echantillons de peinture sèchent ! Dès qu’ils sont expediables je vous les mets à la poste en esperant que les eaux tumultueuses de nos fleuves enflés a plaisir n’empecheront pas la distribution du courrier... Il raconte ...Ici ça va, le harem s’est aggrandi de quelques figures nouvelles aussi belles que fugitives !... la petite Colette lui parle souvent de Chardeny, elle regrette ...le temps de la pêche aux tetards ! (...), elle ne pense plus qu’à ces prochaines pêches miraculeuses ! Il faut bien que les enfants s’amusent et je suis heureuse de voir les filles heureuses ! Seulement celle de Toulon n’a jamais donné signe de vie et je suis aussi impatient que Napoléon lorsque j’ai jeté mon dévolu sur une personne du beau sexe ! Dès qu’elle sera là- bas n’oubliez pas de me le dire, j’irai seul à Chardeny et lui ferai une de ces cour comme rarement on lui en fit !

Je me rejouis encore de retourner à Chardeny pour finir mon décor. J’ai pensé à mon dessus de cheminée qui sera de (du) tonnerre. Je vais revenir la dessus l’œil frais et si le peintre fait bien son boulot, ça sera du tonnerre egalement. Pensons que cette année à la belle saison nous inaugurerons au son du tambour de Toutouche (...) bientôt ce sera l’euphorie de la fête...

Poussé par son goût pour la décoration, Touchagues travailla au théâtre de l’Atelier pour le metteur en scène Charles Dullin, et à la Comédie-Française pour Louis Jouvet, où il réalisa le décor du Bar-fumoir. Il peignit de nombreuses fresques, notamment à la Chapelle de l’Ermitage du Mont Cindre à Saint-Cyr-au-Mont-d’Or près de Lyon. C’est également à Louis Touchagues que l’on doit les verres peints de la verrière du Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris.