PAZ DE BORBON Y BORBON (Maria de la). Infante d’Espagne et Princesse de Bavière. Lettre autographe (G 5582))

PAZ DE BORBON Y BORBON (Maria de la).

Née à Madrid. 1862-1946. Infante d’Espagne et Princesse de Bavière.

L.A.S. « Paz » à « Querido Baena », en espagnol.

Nymphenburg, 21 avril 1890. 4 pp. in-8. Papier à ses armes couronnées dorées.

On joint : 1 L.S. « El D de B » [El duc de Baena] à « Senora » [Son Altesse Royale Mme la Princesse Luis Ferdinand de Bavière Infante d’Espagne], en espagnol. S.l.n.d. Papier à son nom, avec la devise couronnée « Potius mori quam foedari »

(Plutôt mourir que faillir).

La lettre de l’Infante d’Espagne fait suite à celle du duc de Baena et éclaire un malentendu :

...Vous n’avez pas compris ce que je vous demandais dans ma lettre. Il ne s’agissait pas que Sa Sainteté écrive quelque chose dans mon recueil, je n’aurais jamais osé le demander, mais qu’elle me permette de faire figurer dans un livre qui va être publié et dont les bénéfices iront à l’hospice, quelques-unes de ses poésies. (...) Dans ce livre ne figureront que des princes et des rois et j’aimerais qu’il se trouve à la première place... Elle a reçu la visite du Nonce apostolique venu apporter le cadeau pour la vente de charité, ...c’est une très belle miniature du Saint Père dans un encadrement doré avec des brillants et des rubis. Je suis prête à me ruiner afin de la conserver... annonce-t-elle en précisant que l’objet sera exposé ...pendant les trois jours de la vente de charité avec la lettre que le Nonce a reçue afin que tout le monde voit notre adhésion et notre respect envers le Saint Siège, maintenant que des choses si désagréables pour les catholiques se sont déroulées en Bavière...

Fille de la Reine Isabelle II et de François d’Assise de Bourbon, Maria épouse en 1883 Louis-Ferdinand de Bavière. Les époux princiers s’installent au château de Nymphenburg à Munich. Le Roi Louis II de Bavière accueille d’abord froidement la jeune femme, au prétexte qu’elle ne l’a pas salué assez profondément. L’Infante relate dans ses Mémoires qu’elle répondit ingénument : « Je demande pardon à votre Majesté. La vérité est que je n’ai pas côtoyé de nombreux Rois, si ce n’est ma mère la Reine Isabelle et mon frère, le Roi d’Espagne ». Ce trait d’humour plaît au Roi. Ils se découvrent alors des passions communes : la poésie, la musique... et la Princesse est l’une des rares personnes à avoir été invitée dans le jardin d’hiver de Louis II de Bavière.