Molitor rend compte des mouvements de deux bataillons (les 2e et 3e Bataillons) arrivés dans le Rhein-Thol pour remplacer la 102ème Division qui avait abandonné ses postes et fait part de ses craintes concernant leur nouvelle position.
MOLITOR (Gabriel). Né à Hayange (Moselle). 1770-1849.
Maréchal d’Empire. L.A.S. « Molitor » à « Mon général ». Kemposten, 12 messidor an VIII [1 juillet 1800].
4 pp. in-folio sur vergé filigrané.
MOUVEMENTS DE TROUPES DE L’ARMEE DU RHIN : En 1800, Molitor alla servir sous le général Moreau, dans l'armée du Rhin, il dirigea le passage du fleuve. À la bataille de Stockach il battit la gauche des Autrichiens, et fit plusieurs milliers de prisonniers. Bientôt après, avec une division de 5 000 hommes, il parvint à contenir le corps autrichien du Tyrol qui ne comptait pas moins de 25 000 combattants. Constamment vainqueur dans une foule de combats partiels, notamment à Bregenz et à Nesselwangen, il couronna cette expédition par la prise de l'importante position de Feldkirch et du pays des Grisons, ce qui ouvrit une communication pour les français avec l'armée d'Italie. A la paix, en octobre 1800, Molitor nommé général de division, alla prendre le commandement de la division de Grenoble, qu'il conserva jusqu'en 1805.
Molitor rend compte des mouvements de deux bataillons (les 2e et 3e Bataillons) arrivés dans le Rhein-Thol pour remplacer la 102ème Division qui avait abandonnée ses postes et fait part de ses craintes concernant leur nouvelle position : …Ces deux Bataillons sont extrêmement faibles, ils n’ont ensemble que 800 combattants : le 2ème B. a 229 hommes détachés à Bâsle et environs […] Conformément à ce qu’il a annoncé dans sa dernière lettre, il confirme les positions du Prince de Reuss …Je crois cependant que le mouvement du Général Decaën sur Munich doit l’inquiéter beaucoup pour la grande vallée du Tyrol, et que nécessairement il jettera ses forces sur Innsbruck et Kufstain a moins que l’empereur n’ait d’autres troupes disponibles dans cette partie où commande le général Staaden […] Ce qu’il y a d’a peu près certain c’est que les grands magasins de feldkirch ont été avancés sur Davoust. Ce qui est certain, c’est que l’occupation de Bregenz par notre armée, et celle des Baillages Italiens
par l’armée d’Italie doit s’inquiéter beaucoup des autrichiens pour leurs positions de Voralberey et des grisons. Compter mon général que je ne négligerai rien pour vous instruire de tous les mouvemens de l’ennemi que j’ai devant moi : envoyez moi je vous prie de l’argent […] Compter, mon Général, que je ne neglegerai rien pour vous instruire de tous les mouvemens de l’ennemi que j’ai devant moi : envoyés moi je vous prie de l’argent. […] Le prince de Hohenlohe Cydevant Colonel au service de France, et depuis de longues années Citoyen helvétique et Commandeur à Tobel en Thurgovie ma demandé la faveur de me suivre à la guerre en qualité de Volontaire ; je ne lui ay accordé provisoirement que sous la condition que vous y donneriés votre assentiment que je vous demande à cet egard, mon Général ; le Prince de Hohenloe [Hohenlohe] m’a accompagné aux deux dernieres affaires que j’ai eu, il s’y est parfaitement montré. Il est franchement devoué à nos principes. Il desirerait beaucoup pouvoir porter les epaulettes de Chef de Brigade en sa qualité d’ancien Colonel français…
Général Decaen : Au pont d’Erbach, devant Ulm (1800), il s’empara d'un convoi de 400 voitures de grains qui allait entrer dans la place. Il prit Munich, par un coup de main, après avoir battu plusieurs fois le général Merfeld, il décida la victoire de la bataille de Hohenlinden en conduisant pendant le plus fort de l'action 6 000 hommes à Moreau, qui ne les attendait pas. Ce fut au milieu de ces exploits qu’il fut nommé général de division le 16 mai 1800.
Prince de Hohenlohe : Ludwig Aloysius Joachim, prince de Hohenlohe-Waldenburg-Bartenstein, né le 18 août 1765 à Bartenstein (en Souabe où la branche catholique des Hohenlohe possède un château) et mort à Lunéville le 30 mai 1829, est un général autrichien puis un maréchal et pair de France. En 1784, il entre au service du Palatinat qu’il quitte en 1792 pour prendre le commandement d’un régiment levé par son père au service des princes émigrés de France. Dans l’armée des émigrés, il se distingue particulièrement sous Condé dans les campagnes de 1792-1793, notamment en défense devant Wissembourg en France. Puis il entre au service des Pays-Bas quand, encerclé par l’armée du général Pichegru, il dirige une retraite magistrale vers l’île de Bommelerwaard. De 1797 à 1799, il sert comme colonel dans les campagnes autrichiennes. En 1799 il est nommé général-major par l’archiduc Charles. Puis, après avoir obtenu le grade de lieutenant général, Napoléon souhaite le rencontrer pour lui confier la charge des deux Galicie. L’Empereur lui offre de lui rendre sa principauté à condition qu’il intègre la Confédération du Rhin, mais il refuse et entre au service du royaume de Wurtemberg.
Après la chute de Napoléon Ier en 1814, il entre au service de la France des Bourbons, et en 1815, il prend le commandement d’un régiment levé par lui-même (le régiment de Hohenlohe, l’un des régiments dont est issue la Légion étrangère). Il est naturalisé français en 1823 et son régiment tient sa place dans la campagne d’Espagne. En 1827, il est fait maréchal et pair de France.