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Belle lettre de dépit politique
De retour dès 10h
ANDRE (Louis-Joseph).
Né à Nuits-Saint-Georges. 1838-1913.
Général et homme politique. Il œuvra pour la reconnaissance de l’innocence du Capitaine Dreyfus.
L.A.S « Gal L. André » à « Mon cher ami ». S.l., 26 mai 1906. 4 pp. in-8.
À cet ami qui tente de rallier l’opinion en sa faveur, le général s’avoue fortement impressionné : ...Je vais vous exposer absolument mon état d’âme. Je n’attends, je ne désire en aucune façon le retour à moi des politiciens qui m’ont lâché… Il leur a donné le temps de se ressaisir, s’ils ne l’ont pas fait, tant pis pour eux : …Je me suis imposé en conséquence de tout endurer, de passer pour un inerte qui s’offrait en tête de turc à tout politicien désireux d’éprouver sa force. J’ai tout laissé dire et j’en ai assez. Combes me reviendrait, Vallé me reviendrait avec Trouillat, Etienne, Bertaux, Manjou… Je ne ferais pas la paix… Il ne souhaite aucun rôle politique et si son correspondant le trouve ambitieux …je n’y contredis pas. J’entends être moi : j’entends, comme toujours, ne tenir compte des idées misérables que d’aucuns pourront m’attribuer. A cette lutte je puis être brisé… j’aurai du moins l’honneur de l’avoir entrepris...
Quant à sa défense, il souhaite l’écrire dans les journaux, et surtout dans un livre : …me voici revenu à moi-même. Libre de toute attache, de tout devoir de fidélité politique. Je n’entends me défendre qu’en attaquant. On peut être battu, c’est entendu… Causa victrix [diis placuit, sed vita Catoni]*...
* La cause du vainqueur a séduit les dieux, mais celle du vaincu a séduit Caton, vers de Lucain repris par Jean Racine dans Les Plaideurs.