ENFANTIN Prosper. Ecrivain. Chef de file du saint-simonisme. Manuscrit (ratures et corrections) au sujet du Constitutionnel

ENFANTIN (Prosper, dit le Père Enfantin). 

Né à Paris. 1796–1864. 

Polytechnicien, chef de file du mouvement saint-simonien.

Manuscrit Autographe avec indications de mis en page au crayon gras de typographe.

                                                                        Nombreuses ratures et ajouts. S.l.n.d., [1850]. 4 pages 1/2 in-4 (petits trous d'épingle).                                                                   

Prosper Enfantin s’interroge faussement : …Qu’est-ce que le Constitutionnel croit donc gagner en s’opiniâtrant à désavouer que le National est socialiste, la Presse socialiste, le Siècle socialiste ? (…). Est-ce que par hazard (sic), le Constitutionnel serait recruteur du socialisme et se plairait à grossir les bataillons de cette armée déjà très formidable en en faisant de pareilles réclames ? Nous ne voudrions pas parier que les Débats eux mêmes échapperont à cet enrôlement forcé, car ils n’ont pas trop fait de bruit du fameux rapport de M. Thiers sur l’assistance. (…) Et vous ne voyez pas qu’à notre époque comme à toutes les époques d’ailleurs, il y a dans la société deux partis extrêmes, plus hostiles, aujourd’hui que jamais, l’un à l’autre, qui tous deux veulent également renverser l’ordre social actuel...

Il enchaîne, …C’est la politique de M^r Royer Collard et de Mr Guizot, professeur, aussi bien que celle de M^r Thiers historien et de M^r Cousin philosophe (…). Le Constitutionnel aura beau dire, la vérité est que, de jour en jour, augmente le nombre des hommes qui sont effrayés des dangers dont la France est menacée par les extrêmes rouges et par les extrêmes blancs, et qui ne veulent avoir la responsabilité ni des folies révolutionnaires des uns, ni des folies réactionnaires des autres ; Ces hommes ne sont ni avec les socialistes ni avec les royalistes, parce que nous sommes en république, et non en Icarie ou en monarchie ; parce que nous sommes en 1850 et non en 1950 ou en 1750…, et conclut …Tel est le rôle que remplissent aujourd’hui tous les journaux et tous les hommes, qui ne partagent ni les fureurs, ni les terreurs des deux extrêmes, qui conservent la vraie modération et la vraie honnêteté et qui sont sincèrement démocratiques et sincèrement sociaux dans leur politique républicaine quoiqu’ils en soient ou de la république honnête et modérée, ou de la république démocratique et sociale... 

Le Constitutionnel est un journal fondé à Paris pendant les Cent-Jours, par Joseph Fouché. Adolphe Thiers (1797-1877) en fut le rédacteur en chef jusqu’en 1852.