DELANDINE (Antoine, François).
Né à Lyon. 1756-1820.
Révolutionnaire. Avocat et homme de lettres.
L.A.S. « Delandine » à « Mon cher et ancien Collègue ».
Lyon, 24 prairial an 8 [13 juin 1800].
1 page in-4, sur vergé ancien verdâtre.
...Depuis notre séparation je n’ai cessé de m’intéresser à vos succès, à votre bonheur (...). Et j’ai ressenti une véritable joye en vous voyant appellé au conseil d’état. Là, vous nous préparez des lois sages, dignes du gouvernement moderne et de votre excellent esprit. (...) Depuis vous, j’ai perdu asséz gaîment plus de 26 mille livres de rentes par la loi du 17 nivose, l’émigration de mes créanciers, la suppression de ma place et des remboursemens en assignats que je n’aimois guères il me reste une nombreuse famille, trois fils instruits, mais peu de fortune. En sortant d’une longue prison où je faillis à laisser ma tête, on me fit professeur de législation. J’ai donné quelque éclat à mon cours, mais la législation est si versatile, et ma place si peu exactement payée ! (...). J’ai fait un travail considérable, approfondi sur les lois commercialles, sur les réformes à faire à cette ordonnance de 1673 si oubliée, si peu suivie. Ce travail pourroit ne pas être inutile au Conseil d’état, et si jamais une place y vacquoit, pourvû que ce ne fut pas la vôtre, pourquoi n’y appelleroit-on pas encore un Constituant, tiré d’un département de la seconde ville de France, aimé du Consul Lebrun, présenté par vous, et peut-être soutenu par ses anciens collègues ?
En vous témoignant désirer monter si haut, vous m’allez croire en délire ; non, mon cher collègue, j’aime seulement à rêver, et à vous mettre pour beaucoup dans mes rêves...
En p.-s., il ajoute : ...Daignez me rappeller au souvenir de mes anciens collègues, Raderer, Regnier, Regnault, Duvermont, Moreau de St Mery. Je lis en ce moment la réponse du premier à Rivarol. Je vous avoue que depuis dix ans je n’ai rien lu de plus fort...
Avocat au parlement de Dijon et au parlement de Paris, Delandine fut député du Forez aux États Généraux. Il fut incarcéré à Lyon sous la Terreur.