BAUDIN (Charles).
Né à Paris. 1784-1854.
Officier de Marine. Amiral de France des XVIIIe et XIXe siècles.
L.A.S. « Ch. B. » à « cher Augustin ». S.l., 11 décembre [1840]. 4 pp. in-8.
L'amiral compare sa vie heureuse et calme à celle de son correspondant que les chagrins accablent. ...Mais après tout tu as bien des compensations, et si ta position est moins douce que la mienne, elle a aussi bien plus de mérite. Je jouis, toi tu luttes : à moi la couronne de roses, à toi celle de laurier, à toi la palme du triomphe à travers les difficultés de la vie. Et peut-être ne changerais-tu pas ta position contre la mienne. Il y a une satisfaction à lutter comme tu l'as fait, corps à corps avec le destin adverse et à se trouver enfin le plus fort. Cette satisfaction de l'âme et de l'esprit dédommage de bien des privations du cœur. Qu'en dis-tu ?...
Après avoir donné des nouvelles de Charles, son fils adoptif, il évoque la cérémonie du retour des cendres de Napoléon. ...Viendras tu ici le jour de la cérémonie ? Je ne sais trop si j’irai moi même : je n’en suis pas autrement curieux. Je désirais que les restes de Napoléon ne demeurassent pas prisonniers sur une terre étrangère, mais je ne souhaitais pas une apothéose du personnage, une déification de sa personne et de son système. En cela comme en beaucoup d’autres choses nous allons au delà du but…