ÉPERNON (Bernard de Nogaret, duc de La Valette, 2ème duc d').
Né à Angoulême. 1592-1661. Fils cadet de Jean-Louis, duc d'Épernon.
Homme de guerre, gouverneur de Metz et du pays messin, gouverneur et lieutenant général en Guyenne,
puis en Bourgogne, ministre d'État. L.A.S. « Le duc d'Espernon ». (Agen, le 13 février 1643 ?).
2 pp. in-folio, pièce légèrement fatiguée, avec quelques manques
dans la marge inférieure qui n'atteignent pas le texte.
Le duc d’Épernon est en pourparlers avec trois hommes : …J'ay despesché (...) un home que Postis, le procureur du Roy et le soubsmaire m'avoyent envoyé. Je leur mande de me venir treuver, escusant néanmoins le dit soubsmaire du voyage, sy sa malladie continue et sy elle est véritable ; cependant les autres doibvent bien songer à se remettre à leur devoir. Sy tost que j'auray conféré avec ces gens là et un jurat que je mande venir en la place du soubsmaire, si sa santé empesche son voyage, je les renvoyeray…
La présence dans les négociations d’un sous-maire et d’un jurat, donne à penser que ces troubles concernent la ville de Bordeaux. Le duc d’Epernon, qui affirme sa fidélité au Roi de France …je ne veux rien obmectre de tout ce que je puis, ny de mon devoir pour servir Sa Majesté… réclame …un procès verbal par lequel il paroisse que toutes chouses sont restablies come elles estoyent devant la sédition….
La sédition en question est certainement un épisode de la fronde parlementaire, qui agite Bordeaux au milieu du XVIIe siècle, en réaction contre l’affermissement du pouvoir royal. Plus précisément, entre août 1648 et mars 1649, on sait que les parlementaires, les jurats et les bourgeois de la ville organisent une véritable révolte. Le duc d’Épernon, gouverneur et lieutenant général en Guyenne, est au cœur de ces évènements.
La datation de cette lettre est difficile à établir. Une autre main, contemporaine, a ajouté au bas de la lettre « Agen, ce 13 février 1643 ». Or, à cette époque, le duc d’Épernon est exilé en Angleterre, suite à la disgrâce consécutive à l’échec du siège de Fontarabie en 1638. Il n’est réhabilité et ne recouvre ses prérogatives que le 16 juillet 1643, par arrêt du Parlement. Cette date de seconde main est donc erronée ; l’année pourrait être 1649.