SAMAIN (Albert).
Né à Lille. 1858-1900.
Poète symboliste.
Poème Autographe. S.l.n.d. 1 p.age 1/4 in-8.
Manuscrit de travail comportant de très nombreuses ratures et corrections.
...Lente et pensive au long de l’automne encore
Comme tu reprends le rêve inachevé
Mélancolique et qui se fane mélancoliquement
Et nos pensées encore qui suive en solitaire
Le rêve inachevé qui nous enchante
(...)
[Le soleil poupre expire au fond de l’avenue]
Flotte une douce mort, une mort de poison
Sur une note au loin en dolente continue (soutenue)
Et voici que l’heure de mourir est venue
Et vous que la suprême heure est advenue
O toi, ma sœur encor, demain mon inconnue,
O Toi, qu’emporte une insensible trahison
Vois tu notre cœur (...)
Ce soleil rouge qui sombre, cœur de pourpre au fond de l’avenue
Pendant que ce dernier rayon dore le bois
Chacun de nous refait son rêve d’autrefois
Et berce dans son cœur ta peine solitaire
Des lueurs d’autrefois par moments remontent dans nos yeux
Et s’éteignent le soir retombe silencieux...
O tristesse infinie, et, les choses de la Terre !
O cette pauvreté
Solennisés dans le crépuscule anxieux
Sur la mousse odorante et dans la forêt nue
Tes yeux a des douceurs d’amère saison lente
L’air triste a des saveurs de l’année ( ?)
Au long des étangs d’or
Pendant qu’il neige sans bruit des feuilles
Chacun de nous refait son rêve
Et referme son cœur jaloux sur son mystère...