BERGERAT (Émile, dit Caliban). Né à Paris. 1845-1923.
Poète, auteur dramatique et chroniqueur. Gendre de Théophile Gautier.
L.A.S. « Émile Bergerat » à « Cher Monsieur Dalsème ».
Villa Caliban, St Lunaire, 27 juillet 1908. 2 pp. in-12. Enveloppe jointe.
…Vous êtes cent fois aimable, vous et Madame Dalsème, de vous être occupés de cette affaire de la Maison Thiers. André Wilder [1871-1965, peintre] m’a communiqué votre bonne lettre… Il le charge de remercier M. Grunebaum-Ballin : …par votre entremise l’expression de ma gratitude lui sera plus sensible, puisqu’en m’obligeant ainsi c’est à vous qu’il a voulu être agréable. Nous avons un fort beau temps dans ma chère solitude et nous voyons les Wilder, jeune père, mère ravie ; et le bambino tous les jours. Ils vont fort bien, et le croket (sic pour croquet) roule sur la falaise, en rivalité avec le billard du reste. Les oreilles doivent vous corner, à tous, quand le vent souffle d’ici chez vous, car votre souvenir habite les genêts et les troënes (sic) de mon jardin. La bèche et le rateau à la main je me surprends à songer aux deux grands diables magnifiques qui me brouettaient ma terre et mon tonneau vert d’arrosage…
Émile Bergerat épousa Estelle Gautier - fille de Théophile Gautier - en 1872 et adapta au théâtre le roman de son beau-père Le Capitaine Fracasse en 1896. Il se fit connaître en tant que chroniqueur pour Le Figaro et Le Voltaire sous le nom de « Caliban », référence au personnage shakespearien de La Tempête. Il intégra l’Académie Goncourt en 1919.