MAUCLAIR (Camille). Né à Paris. 1872-1945.
Écrivain, historien et critique littéraire. L.A.S. « Camille Mauclair » à Monsieur Frédéric Lefèvre aux Nouvelles Littéraires.
Paris, 8 novembre 1936. 3 pp. 1/2 in-8. Enveloppe timbrée.
...Vous avez cru devoir faire état publiquement d’une lettre que je vous avais envoyée en spécifiant qu’elle était de vous à moi ; non que ce que j’écris ne puisse être montré, mais je désirais limiter ce petit incident (...). Je ne puis vous dire que ceci : il me suffirait de dix minutes de conversation avec son auteur ou avec vous pour en mettre au point la complète inexactitude (...). Je vous note simplement quelques points. Ce n’est pas après l’élection Ponchon, mais après l’élection Neveux, que j’ai renoncé à l’Académie Goncourt. Et mon unique motif a été que, recevant à ce moment même un grand prix de l’Académie française, créé à mon insu et spécialement pour moi, j’ai jugé peu délicat de prétendre bénéficier dans deux maisons à la fois... À l’Académie des Beaux-Arts, où une vingtaine de membres m’ont presque contraint à me présenter, je n’ai pas eu « 2 ou 3 voix », mais jusqu’à 19. Pendant un an, j’ai été la cause de trois élections nulles. Et l’opposition m’a été faite en tant que « révolutionnaire » ! J’ai été constamment placé en première ligne, avec des majorités très nettes, bien que n’atteignant pas le quorum. Voilà comment votre rédacteur écrit l’histoire. J’ai donc bien le droit de commenter en toute liberté l’élection de M. Strawinsky, qui m’a vivement remercié de mon article, et d’autant plus que, par une lettre publiée à Comoedia l’été dernier, j’avais spécifié que je ne me présenterais plus jamais à l’Institut, en donnant mes motifs... Quant aux incidents de 1925, j’aurais beaucoup à dire. Mais je désire n’en point écrire. Cela n’intéresse pas le public. Je ne sollicite rien. J’ai toujours été un indépendant ; j’ai payé le prix et c’est naturel, je n’en veux à personne et ne souhaite que la paix. Mais je ne mens jamais et suis toujours à disposition pour le prouver courtoisement, où et quand on veut (...). Je regrette platoniquement l’hostilité que m’a toujours témoignée votre journal, auquel je n’ai jamais nui. Plusieurs fois des faits et des textes ont été dénaturés à mon désavantage. Je me suis tu, n’ayant parfois su tout cela qu’au retour de longues absences. Mais je serais désireux qu’on en finît avec cette petite guerre unilatérale, et inutile. Mes livres peuvent donner assez de prise à la critique pour qu’on laisse en repos ma personne, et les lettres et les propos qu’on m’attribue parfois... fantaisistement...
Disciple de Stéphane Mallarmé, et parmi les meilleurs historiens du symbolisme, Camille Mauclair collabora à des revues telles que La Conque, La Revue indépendante, La Revue de Paris, La Revue blanche, le Mercure de France, etc.