DEGUERLE (Jean Marie Nicolas). Né à Issoudun. 1766-1824.
Écrivain, auteur de l’Éloge des perruques. Manuscrit A.S. « Deguerle » intitulé « La Continence ». S.l.n.d. 8 pp. in-4, accompagnées d’une L.A.S. « Deguerle » au citoyen Marroy.
Paris, 8 fructidor an 8 [26 août 1800]. 2 pp. 1/2 in-8 (piqûres).
« La Continence » pièce de vers de 6 pages suivie de 2 pages de notes, est un conte licencieux dans l’esprit du XVIIIe siècle, dont Laïs est l’héroïne. Courtisane grecque, Laïs veut faire succomber le philosophe Xénocrate, seul homme à résister à ses charmes. Mais les stratagèmes développés par la courtisane échoueront...
Extrait (épilogue) : ...Ne vit époux ronfler en plus joli duo. « Le concert, dira-t-on, n’étoit que pour la forme » ? La friponne dit oui, Xénocrate dit non. Avec ce nez romain, cette barbe au menton, Laïs ne conçoit pas qu’à côté d’elle on dorme. En vain, l’œil toujours clos, sur le manteau prudent Elle égare une main qui marche en tâtonnant : Rien ne s’éveille « Non dit-elle ! (...). Ce marbre m’est suspect. Mettons, en ce cas ci, Et le doigt sur la chose et les points sur les i... ». Alors, tout doucement, d’une lampe caduque Laïs court ranimer la lueur noctiluque ; Puis, du manteau trop lisse elle écarte le pan, Et, les yeux bien ouverts.... Ah ! le tour est plaisant ! Triomphe enfin, Laïs, l’homme chaste... est eunuque...
Dans la lettre jointe Deguerle donne des indications pour la publication du conte, suit une liste d’ouvrages : ...Je viens de relire les notes du conte que vous voulez bien faire imprimer. Toutes réflexions faites, laissons-les... Veuillez seulement changer à la fin du 7ème paragraphe de la dernière note ces mots j’obéis au précepte. Dites à la place : je m’en rapporte aux lumières de ceux qui peuvent dire avec le précepte... Si vous voulez ajouter votre note sur l’étymologie d’eunuque, et la figure, cela me fera plaisir. Vous pourrez gloser aussi sur ce que j’ai donné à Xénocrate, dans le texte, une barbe vénérable, tandis que les eunuques n’ont point de barbe. Mais qui sait si le philosophe n’étoit pas eunuque seulement depuis qu’il était barbu. N’oubliez pas cette dernière réflexion, elle est nécessaire à ma justification... Encore un mot. Je serois bien flatté si vous vouliez bien joindre à mon nom une petite note que vous signeriez et dans laquelle vous rappelleriez les diverses bagatelles littéraires échappées à ma paresse : 1ère les amours 1 vol. in-18 ; Cailleau an 2 – 2° La guerre Civile, poème ; traduction libre de Petrone ; ornée du texte latin, et suivi de recherches (...) sur la personne et les ouvrages de Petrone ; Desenne, an VII in 8° - 3° Eloge des perruques enrichi de notes plus amples que le texte par le docteur Akerlio ; an VIII, in-12 Crapelet – 4° Stratonice et son peintre (...), Phryné devant l’aréopage, (...), plus un grand nombre de poésie fugitives et quelques morceaux de critique en prose dans les différents journaux.Voilà bien des choses que je vous demande, cher collègue ; mais j’espère que c’est à charge de revanche...