AMANN (Paul). 1884-1958.
Écrivain autrichien. Traducteur de ROMAIN ROLLAND. L. dactylographiée S. « Paul Amann » adressée à l’écrivain Pierre Abraham.
S.l., 19 juillet [19]31. 5 pp. in-folio. Quelques corrections autographes. Belle lettre.
Intéressante réflexion inspirée par son étude sur Goethe : ...« Gegen fremde Vorzüge gibt es nur rein Rettungamittel die Liebe » dit notre ʺéternel amiʺ. Dépassé un certain degré, le dévouement d’un ami comme vous ne confond plus, car en nous, il se transforme immédiatement en la seule valeur-or solide de cette vie, l’amour... Il l’interroge ...Comment concilier la nécessité de parler à un public qui matériellement ignore la vie de Goethe avec une explication tant soit peu profonde et substantielle de cette vie [...]. Une seule chose neuve, je crois dans mon récit : avoir mis en évidence les réactions de Goethe contre la politique de 1789-1815 ou même 1821 [...]. J’ai voulu suggérer la vie tragique et la terrible tension de cette existence, éviter le poncif du Götterjüngling et de l’Olympien... Commentant le livre de son consort sur Balzac ...Chemin faisant, vous mettez en lumière (et pour moi qui sait trop peu mon Balzac c’est très utile) l’énorme force plastique de votre auteur ; à voir ces tranches microscopiques, on voit mieux la force de ses « tissus d’athlète ». Peut-être montrez-vous un peu trop de compréhension indulgente pour le côté improprement dit « roman populaire »... Débutant des recherches sur des conteurs allemands, il s’est heurté ...à une difficulté fort étrange : c’est que la littérature allemande avec le Laokoon de Lessing débute par une forte théorie devenue très influente qui défend la description physique directe [...]. Goethe s’abstient de description directe. Dans sa Prose, le Wilhelm Meister ou le Werther, il observe cette règle.... Bien qu’occupé à lire les chroniques de guerre de Romain Rolland, il a entrepris la traduction ...d’un nouveau roman de Martin Meurice (qui nous fera vivre en 1932)... Il termine sa lettre par une diatribe politique ...Hier à Paris s’est décidé un peu le sort de l’Europe ; je n’ai pas encore vu les journaux. La fin de juillet depuis 1870 reste une époque bien critique ; tout le monde comme nous se f... de la politique comme de sa première chemise et l’autre dérâpe...