AMANN (PAUL).
Né à Prague. 1884-1958. Ecrivain et traducteur autrichien.
Il enseigna à Vienne. Traducteur de ROMAIN ROLLAND.
Pendant la Seconde guerre, il émigre en France, puis aux Etats-Unis ; en 1915 il entretient une relation épistolaire avec le grand Thomas Mann.
Lettre Dactylographiée Signée « Paul Amann » au crayon à l’éditeur Pierre Abraham. S.l.n.d. – 1 page in-4.
Polytechnicien, Amann fait la guerre de 1914-1918 comme officier aviateur. Après le conflit, son frère Jean-Richard Bloch le met en contact avec les milieux littéraires et l'incite à écrire. Il débute par une activité de critique dans les journaux et revues. Il collabore à la revue Europe dès sa fondation et fait paraître plusieurs essais dont la nouveauté et l'originalité sont remarquées. Attiré par le travail collectif, il dirige une recherche en équipe en 1935 à L'Encyclopédie française. Au cours de la Seconde Guerre mondiale, il participe à la Résistance et à la libération de Nice dont il devient conseiller municipal de 1947 à 1959. Lieutenant-colonel de réserve de l'armée de l'air, il est nommé à la Libération secrétaire du Directoire interallié de l'air à Berlin. Il assura ensuite la direction de la revue Europe de 1949 à 1974.
TOUCHANTE LETTRE D’AMITIE D’UN ECRIVAIN EN EXIL :
Amann remercie son correspondant pour l’envoi de ses « belles études » mais regrette de ne pas avoir assez de temps libre afin de ...trouver le recueillement pour vous lire et relire comme il faut. Mais la seule présence de vos fascicules sur mon bureau a vivifié les excellents souvenirs que m’ont laissés vos articles dans Europe [la revue Europe].... Il espère un jour voir une édition en volumes de tous les articles d’Abraham. En ce qui le concerne, il a fait parvenir à ...tous les éditeurs un gros volume (500 p ! ) de philosophie de l’histoire et aujourd’hui j’ai reçu la première lettre (polie, oh polie !) de refus. Pourvu qu’un seul se laisse prendre par cette beauté obèse ! – Ne me parlez-pas, je vous en prie, d’amitié intermittente. Le temps existe-t-il pour la sympathie profonde, pour cette vie qui seule mérite d’être vécue ? Vous devez avoir senti que nous avons passé, ma femme et moi, chez vous et chez votre chère femme de ces heures qui soudent à jamais. Pour être toqués et incongrus de manières, nous le sommes, nous autres Allemands, qui avons deux idées en caboche. Il n’y a quand France qu’on sait être charmant comme vous, tout en se livrant aux études les plus sérieuses !...