LAURENT-PICHAT (Léon). Directeur de La Revue de Paris. 2 Lettres (Réf. E 10248)

LAURENT-PICHAT (Léon). Né à Paris. 1823-1886.

Directeur de la Revue de Paris.

Il avait fait paraître dans sa revue Madame Bovary de Flaubert, en pré-originale.

2 L.A.S. « Laurent-Pichat » au libraire-éditeur Pagnerre (fils).

S.l.n.d. [23 novembre et 23 décembre 1857].

                                                                              4 pp. 1/4 in-8. Enveloppes timbrées.                                                                                 

Entre 1848 et 1870 les îles anglo-normandes Jersey et Guernesey avaient accueilli plus de trois cent cinquante exilés politiques français et étrangers en comptant leurs familles, faisant de ces îles de la Manche un foyer littéraire et politique et un centre de la propagande républicaine et sociale notamment à travers les ouvrages de Victor Hugo et le journal L’Homme de Charles Ribeyrolles.

Luc Desages fit partie de ces exilés politiques, arrêté au Coup d’État du 2 décembre, et condamné à l’exil, il rejoignit Jersey avec son beau-père le socialiste Pierre Leroux, un grand ami de George SAND :

- [23 novembre] : ...Luc Desages, gendre de Pierre Leroux, et exilé à Jersey, vient de m’adresser ses poèmes dont le sujet est Savonarole. Je ne puis l’insérer dans La Revue de Paris, à cause de sa dimension. Un autre service que je puis rendre à Luc Desages est celui-ci : Il me demande un éditeur ; il a la vente assurée de cent quarante exemplaires. Il est évident toutefois qu’il faut un grand bon vouloir pour se charger d’un volume de vers. Je connais quelques éditeurs (...). Je n’ai pas l’honneur de vous connaître, Monsieur, mais je me suis rappelé votre père (...) et je sais par mon ami Ulbach qu’on trouve auprès de vous l’intelligence et le goût...

– [23 décembre] ...Permettez-moi de revenir au poème de Luc Desages (...). George Sand ferait une préface (...). La Presse en général serait très sympathique ; vous auriez des articles dans tous les journaux démocratiques et je consacrerais à cette œuvre une mention particulière dans la Revue de Paris qui compte dans le parti et est écoutée. Pardonnez-moi d’insister ainsi. Songez que je représente ce brave cœur, cet homme absent, un exilé. Je corrigerai les épreuves, si vous consentiez à l’éditer (...). J’ajouterai que mon appui est bien désintéressé ; je n’ai jamais vu M. Luc Desages. Je connais son poème et je sais qu’il est exilé. C’est assez, n’est-ce pas ?...

Né à La Châtre (Indre), en 1920, socialiste de la Seconde République, exilé à Jersey en 1852, Luc Desages n’en revint qu’en 1879.