POLLÈS (Henri). Né à Tréguier. 1909-1994.
Écrivain, romancier, poète et essayiste. L.A.S. « Pollès » à « Ma chère Simone ». S.l.n.d. 1 p. in-folio.
Accompagné d’un Manuscrit Autographe, titré Nouvelles ? 2 pp. in-folio.
...Vous êtes vraiment une amie – c’est aussi rare qu’un poète... remarque Henri Pollès, ...Le vrai ami est utile, parfaitement, il cherche à l’être, il s’occupe du chargement de la table et du peuplement du lit de l’ami ; ainsi faites-vous, mais moi comment serai-je un réel ami pour vous ? Je n’ai rien à vous donner ; je ne serais peut-être même pas capable de vous faire un rôle, et vous ne voulez plus de tentation de ce côté ; alors je suis gêné comme celui qui a les mains vides, - et je ne sais même pas les faire danser pour réjouir l’amie aux mains pleines...
Il la prie enfin ...dites-moi que vous êtes heureuse à Deauville, afin que sur mon cœur souffle l’air de la mer...
Dans le manuscrit, le poète donne pèle-mêle des nouvelles de ses activités professionnelles et de connaissances communes : ...Le Théâtre des 4 Saisons admire, qu’il dit, mes Paralytiques Volent ; c’est malheureux qu’on ne leur ait pas fait jouer à la radio ; ça les aurait peut-être incités à les prendre : ils se demandent si c’est assez scénique... Il a fait, par ailleurs, ...la connaissance de Michel Douvet qui a bien déçu le grand espoir que je mettais en celle qui a exprimé la jeune fille comme aucune, avec son génie même. Il faut la lire un peu, car c’est extraordinaire. Je veux que vous la connaissiez et lui donniez le Prix Fémina l’année prochaine...
...L’« ami intime » se croyait bien cocu au milieu de ce grand silence ; il a peine à croire, ce vivant, que l’« amie intime » puisse penser à lui sans le lui dire, tout cela parce qu’elle est trop absorbée par des amis intimes en papier et en encre. Il aurait bien dû se douter que son amie était dans une période d’hallucination, mais pour se venger, il écrivait le plus beau portrait qu’il pouvait d’elle pour un journal. Et elle ne lui donne même pas en retour des nouvelles de la portée, totalement indifférente à l’amour de l’ami intime pour les personnages de son bonheur...
Henri Pollès reçoit pour son premier roman Sophie de Tréguier le prix du roman populiste en 1933. A trois reprises, il rate de peu le Prix Goncourt (1945, 1963 et 1965). Déçu, il met alors sa carrière littéraire de côté et devient courtier en livres. En 1982, il publie un nouveau roman Sur le fleuve de sang vient parfois un beau navire, couronné par le Grand Prix de littérature Paul Morand de l’Académie française.
Il meurt dans l’incendie de sa maison de Brunoy le 30 septembre 1994.