SULLY PRUDHOMME (René Armand François). Né à Paris. 1839-1907.
Poète. Premier lauréat du prix Nobel de littérature en 1901. L.A.S. « Sully Prudhomme » à « Mon jeune confrère ».
Paris, le 15 février 1886. 3 pp. in-8.
…J’ai laissé bien longtemps sans réponse votre gracieuse lettre accompagnée d’un nouvel envoi de vos poésies… regrette Sully Prudhomme avant de donner, avec sincérité, son avis sur le travail du jeune poète : …Vos « archaïsmes » sont bien venus et curieux, mais je ne saurais affirmer que votre vieux langage soit bien homogène (…). Votre sonnet Rancœurs est bien fait. Je regretterais toutefois de vous voir tomber dans le pessimisme qui caractérise une récente école de jeunes poètes dont la sincérité est respectée ; on a peine à croire la jeunesse actuelle aussi malheureuse qu’elle le dit. Dans tous les cas elle fait trop envie au lecteur de mon âge pour l’apitoyer… Le poète achève sa lettre avec ironie…Veuillez dire de ma part à votre camarade Spitzer (...) que sa pièce « Le château des chevaliers » est en progrès sur la précédente (…). Le lycée de Laval me paraît dangereusement atteint du mal poétique. Je vous engage tous à modérer cette distraction trop préjudiciable à la régularité des études. Dans tous les cas je me ferais scrupule d’être davantage votre complice…