[ALAIN-FOURNIER]. PORCHÉ (François). Né à Cognac. 1877-1944.
Poète, auteur dramatique et essayiste.
5 L.A.S. « François » à Pauline Benda, sa future épouse, pseudonyme Madame Simone [1877-1985]. – 2 télégrammes envoyés de Cognac (31 Octobre et 20 Novembre 1917) adressés à « Madame Casimir Périer » [Pauline Benda].
Au total 4 pp. in-4 et 2 pp. 1/2 in-8.
Particulièrement douée pour le théâtre, Pauline Benda épouse, très jeune, son professeur, l’illustre comédien Le Bargy. C’est lui qui lui donne le pseudonyme de Simone qu’elle gardera toute sa vie.
Un second mariage la fait devenir Madame Claude Casimir-Perrier (fils de l’ancien président de la République). Enfin en 1915, Simone et le Cognaçais François Porché unissent leurs deux vies malmenées en ce début de guerre, lui évacué presque mourant des Flandres, elle meurtrie par la mort au combat du lieutenant Henri Fournier (Alain-Fournier en littérature) qu’elle aimait passionnément.
Correspondance amoureuse adressée à Pauline Benda, que François Porché épousa en 1923.
(8 nov. 1918) : …Mon Poucet chéri, Quel silence profond quand tu n’es pas là (...) un silence particulier qu’il s’agit et qui règne dès que tu es partie (...). C’est d’un ennui mortel d’être sans toi, mais quand je te vois énervée, bousculée avec la mine de quelqu’un qui n’a pas dormi et qui a en perspective un long voyage, des trimballages, un travail pénible (...). Je préfère encore dessécher de tristesse seul ici, que d’ajouter à ces tribulations. Je t’aime, en bon Ratonneau... Il termine son poème, et relit Henri Poincaré ...Une échappée merveilleuse sur un horizon infini...
Mercredi, sans date : il vient de recevoir une lettre d’Edmond Sée, ...« mon admirateur de plus en plus militant »... Valloussia a remis son expédition à la Grande-Chartreuse...
Mercredi, sans date, de retour de chez les Weissmann : il se félicite du succès de Simone, et ne bouge pas de sa chambre ...Je travaille très bien. La première scène (la confrérie) aura quelque ampleur, mais on entre tout de suite dans l’intrigue !... En travaillant du matin au soir, il espère finir la pièce en deux mois...
Mardi, sans date : ...Cette tiédeur dont tu fais mention sur ton télégramme ne serait être une horrible chaleur (...). Ton départ a retiré d’ici toute vie (...). Il me semble que le travail va oser marcher. Où, volets clos, ciel bleu imperturbable. Comme nous aurions été bien dans cette maison, si nous avions été seuls ! (...). Tâchons de réaliser ce rêve l’an prochain. Je t’aime, cher poupou, et suis toujours désemparé, dès que tu n’es pas là...
25 oct. 1919 : ...Quel bonheur de pouvoir me dire qu’après demain tu seras de retour ! Je travaille toujours très bien...
Pauline Benda révéla en 1957 la liaison qu’elle entretint avec le célèbre écrivain, auteur du Grand Meaulnes, Alain-Fournier, alors que celui-ci était secrétaire de son mari Claude Casimir-Périer. Après la mort d’Alain-Fournier, elle épousa son condisciple François Porché .
La correspondance entre Pauline Benda et Alain-Fournier a été publiée en 1992 chez Fayard.
François Porché participa aux Cahiers de la Quinzaine aux côtés de Péguy et d’Alain-Fournier, avant de quitter la France pour la Russie. Engagé dans la Grande Guerre, il tire de cette expérience son premier poème : Poème de la tranchée. Il écrivit plusieurs ouvrages sur Verlaine et Baudelaire.