BAUËR (Gérard). Né au Vésinet. 1888-1967.
Essayiste et critique, petit-fils naturel d’Alexandre Dumas père.
Carte postale A.S. « Gérard Bauër » à Bernard Grasset.
Raron, [Suisse] 28 août 1937. 1 p. in-12. La carte, en noir et blanc, représente l’église de Raron. Trace de trous d’aiguille.
...Voici l’église au pied de laquelle est enterré Rilke (...). J’habite dans le Valais non loin de la petite propriété de Muzot où il a beaucoup vécu ; et plus d’une fois j’ai été fleurir sa tombe qui domine le Rhône et cette vallée (où Stendhal suivait Bonaparte en Italie...). Ton livre m’a donné beaucoup de plaisir, je veux dire de ce sérieux plaisir qui est un réconfort pour l’esprit...
On joint la réponse de son correspondant [l’éditeur Bernard Grasset], double dactylographié sur papier pelure. S.l. 10 septembre 1937. 1 p. in-folio. ...Ton petit mot m’a beaucoup touché. Lisant d’ailleurs tous « tes billets » ta citation ne m’avait pas échappé (...) Tu sais sans doute que je suis devenu journaliste...
Au terme d’une existence sans « domicile fixe », Rainer Maria Rilke trouve en Valais un gîte et un refuge. Grâce à son mécène Werner Reinhart, il s’installe en 1921 dans le petit manoir de Muzot. Le calme et la solitude lui permettent de renouer alors avec son activité littéraire.
Bernard Grasset (1881-1955) publie en 1913 à compte d’auteur le premier volume de A la recherche du temps perdu [Du côté de chez Swann] et lance en 1920 les "Quatre M" : André Maurois, François Mauriac, Henry de Montherlant et Paul Morand. En 1948, il est condamné à la dégradation nationale et à la confiscation de ses biens pour faits de collaboration. En 1949 sur décision du Président Vincent Auriol, ses biens lui sont restitués et il reprend son activité d’éditeur. Auteur de plusieurs ouvrages, il publie notamment en 1928, chez Gallimard, Remarques sur l’action et en 1929, La Chose littéraire et Psychologie de l’immortalité.