[GAUTIER Judith. Née à Paris. 1845-1917. Femme de lettres. Fille de Théophile Gautier. Première femme à entrer à l’Académie Goncourt en 1910].
Rare ensemble de Lettres (ou cartes) A.S. de : Ernest HÉBERT (4), Jean-Baptiste BENJAMIN-CONSTANT (2), Édouard PAILLERON (1), Lucien PRESVOT-PARADOL (1), et Claudius POPELIN (1),
toutes adressées à Judith Gautier.
Louise Charlotte Ernestine Gautier, fille aînée de Théophile Gautier, dite JUDITH GAUTIER, par son mariage, MADAME CATULLE MENDÈS, fut une célèbre femme de lettres et l’une des femmes les plus fascinantes de son époque. Elle entre en littérature par la publication d’un article concernant la traduction d’Euréka d’Edgar Alan Poe par Baudelaire, ce qui lui vaudra l’enthousiasme du poète. Elle parle en outre le chinois grâce aux leçons de Tin-Tun-Ling, réfugié politique chinois accueilli par Théophile Gautier, et publie un recueil de poésies, Le Livre de Jade, une traduction d’anciens poèmes chinois, à vingt-deux ans. Grande amie de Richard Wagner, elle est pionnière dans l’analyse de la mystique wagnérienne. Elle est aussi l’amie intime de Victor Hugo auquel elle a inspiré plusieurs poèmes. Ses souvenirs paraissent dans La Revue de Paris sous le titre Le Collier des jours, entre 1904 et 1909.
Lettres relatives (pour la plupart) à la parution dans la Revue de Paris
des souvenirs de Judith Gautier sous le titre : « Le Collier des jours ».
HÉBERT. 1817-1908. Peintre. 3 L.A.S. et 1 C.A.S. « Hebert » à « Chère Judith ». Paris, 1904. 4 pp. in-8 et 7 pp. in-12. sans date : ...J’ai lu hier soir votre sixième article sur le second rang du Collier et je ne veux pas attendre ce soir pour vous dire tout le plaisir qu’il m’a fait. Il est impossible de mieux raconter, et de raconter des choses plus intéressantes, surtout pour ceux qui comme moi, ont conservé un culte pour la mémoire du grand Théo. Si vous saviez combien nous vous remercions de nous faire revivre dans ce milieu sans pareil et a jamais disparu sans espoir de revoir jamais rien qui lui ressemble ! Tâchez, chère Judith, de faire durer longtemps cette évocation des jours lointains... - 29 novembre [1903] - Le peintre témoigne de la bonne réception de : …l’ensemble des chapitres que j’avais lus avec tant d’intérêt dans la Revue de Paris, pour vous dire tout le plaisir que je dois à ces souvenirs, si bien racontés par vous, il faudrait la plume éloquente de votre père, elle seule pourrait exprimer les frissons de joies et des regrets que j’ai éprouvés en vous lisant ! (...) je vais vous envoyer une belle photographie du Banc de pierre faite autrefois par Bingham qui vous rappellera le tableau si admirablement poëtisé par le grand poëte dans des vers immortels...- 1er janvier [1904] - Le peintre envoie tardivement à sa correspondante : …la photographie du Banc de pierre, que je vous avais promise (...). J’ose espérer, chère Judith, que vous aurez eu un peu de joie à la vue de ce tableau que vous aviez très bien décrit et qui vous rappellera des jours heureux et lointains…- 3 janvier [1904] - Hébert l’invite à venir ...vers la tombée de la nuit (...) prendre une tasse de thé amicale avec nous. Je serai très heureux de vous revoir et de vous faire encore mes compliments pour le 2° rang du Collier…
BENJAMIN-CONSTANT. 1845-1902. Peintre. 2 L.A.S. « Benjamin-Constant » et « Benj-Constant ». S.l.n.d. et Neuilly, s.d. Au total 7 p. in-12. Papier de deuil : Le peintre travaille en ce moment dans son atelier à Neuilly où, ...très bientôt, je vous demanderai de poser pour votre portrait (...). Je suis resté un fanatique du dieu Théo... de ce brave et grand artiste qui sonna si haut, et si généreusement la fanfare de 1830 ! Et après avoir admiré le père il m’a été facile d’admirer la fille, la digne fille du père...
PAILLERON. 1834-1899. Dramaturge. L.A.S. « Edouard Pailleron ». S.l.n.d. [jeudi 28 avril]. 1 p. in-12 : ...Merci Madame, de l’honneur que vous m’avez fait en m’envoyant cette œuvre étrange et charmante, merci du plaisir que j’ai eu en la lisant...
PRÉVOST-PARADOL Lucien-Anatole. 1829-1870. Journaliste. L.A.S. « P. Paradol ». S.l.n.d. 1 p. in-8 : ...Vous n’êtes nullement oubliée mais la difficulté de trouver un moment m’a jusqu’ici privé vous [sic pour du] plaisir d’aller vous voir...
POPELIN. 1825-1892. Peintre et poète. L.A.S. « Claudius Popelin ». S.l., 22 mai 1869. 1 p. in-8 sur papier de deuil : …J’ai reçu, ma Chère Judith, votre Dragon-Impérial (...). J’irai, avant peu, vous porter une petite Yo-Men-Li de ma façon qui ne vaudra pas la vôtre à beaucoup près, sans cela, aurais-je le droit de me dire votre admirateur… Il conclut …Je baise vos belles mains et je voudrais vivre à vos pieds…
Judith Gautier publie son roman Le Dragon Impérial en 1869, sous le nom de Judith Mendès. Yo-Men-Li, personnage féminin de ce roman, accompagne le héros Ta-Kiang.