DELAFOSSE Jules. Ecrivain, journaliste et homme politique. Manuscrit (4 pp.) (Réf. G 822)

Rendu furieux par les récentes décisions politiques, Delafosse s’élève contre les parlementaires 

...Quand un peuple s’est laissé confire dans les pantalonnades démocratiques et républicaines, son cas est à peu près désespéré ...

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Référence:
G 822
Description

DELAFOSSE (Jules). Né à Pontfarcy. 1843-1916.

Écrivain, journaliste et homme politique.

M.A.S. « Jules Delafosse » titré "Au bout du fossé".

S.l.n.d. 4 pages 3/4 in-8 (collants servant de charnières). 

 

 

Rendu furieux par les récentes décisions politiques, Delafosse s’élève contre les parlementaires ...La banqueroute est à vos portes, s’écriait Mirabeau, à l’assemblée constituante. Ce mouvement oratoire est resté célèbre (...). Les successeurs de Mirabeau, je veux dire les parlementaires de notre temps le connaissent (...). La banqueroute est à leur porte où ils délibèrent, comme s’ils n’en savaient rien. En fait, ils n’en veulent rien savoir. La banqueroute est un mot sinistre qui n’entrera jamais dans la phraséologie artificieuse dont ils se sont fait une langue. Contre la banqueroute imminente, ils ont recours à l’impôt et à l’emprunt. Comme ils ont dressé leur peuple à tout supporter, ils ne s’inquiètent pas de l’accueil qu’il pourra faire à un expédient pourtant douloureux... Il estime ...Quand un peuple s’est laissé confire dans les pantalonnades démocratiques et républicaines, son cas est à peu près désespéré (...). Une seule chose le touche : un accroc fait à sa bourse (...). C’est précisément la faute que commet en ce moment notre gouvernement... Il estime les mesures prises déraisonnables, ...Mais alors ? est-ce à dire que le déficit béant dans le budget ne sera jamais comblé : je n’oserai en répondre. En attendant le gouvernement de la République à court d’expédients essaie d’y pourvoir par l’emprunt. C’est d’ailleurs, un trompe l’œil qui non seulement ne remédie pas au déficit, mais qui l’accompagne, au contraire, en créant une charge de plus car il faut bien payer les intérêts de la dette nouvelle, et c’est un trou de plus dans le budget... Puis il critique les propositions des parlementaires ...L’état radical et maçon est depuis plus de trente ans une exploitation cynique des appétits déréglés et des vices de la démocratie. Fra Paoli Sarpi disait de la populace : Per farla tacere bisogna otturarli la bocca. Pour la faire taire, il faut lui emplir la bouche. De cette maxime cynique, le radicalisme a fait sa règle de conduite (...). Le résultat le plus certain de cette dépravation ; c’est la crise financière contre laquelle le débat éperdu met aujourd’hui le parti républicain car les réclames électorales ne sont jamais gratuites. Elles coûtent horriblement cher (...). Lorsque les démagogues du parlement votent lois sur lois pour améliorer les conditions des travailleurs et entassent les millions sur les millions pour assurer leur fonctionnement, ils ne réfléchissent pas que cette philanthropie débridée ouvrait dans le budget des gouffres profonds qu’il faudrait un jour combler par l’augmentation des impôts...

Il reste au peuple de France à les connaître et à les juger. Mais qui oserait dire ou croire qu’ils en seront capables ?...  

 

Rédacteur au Journal de Paris puis à Paris-Journal, Jules Delafosse fonda, en 1876, un quotidien bonapartiste, La Nation. Il fut élu, puis réélu de nombreuses fois, comme député du Calvados. Parmi ses ouvrages, nous pouvons mentionner : Hommes et choses, 1888 ; Psychologie du député, 1904 ainsi que Portraits d’hier et d’aujourd’hui, 1913.

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