GENEVOIX (Maurice).
Né à Decize. 1890-1980.
Écrivain, poète. Membre de l’Académie française.
L.A.S. « Maurice Genevoix » à Robert Laurence.
Paris, 2 août 1951. 1 page in-8 sur papier à lettres. Enveloppe affranchie.
Joint : LAURENCE (Robert). L.A.S. « R. Laurence » à « Maître » [Maurice Genevoix]. Vernon, 31 juillet 1951. 2 pages in-4.
Robert Laurence s’était fait un devoir d’informer Maurice Genevoix par une lettre (jointe) de la mort accidentelle de son « vieux Guilbert », un « ancien de 14 ».
Genevoix, touché par son geste, lui répondit aussitôt une lettre de réconfort et d’hommage au regretté « mutilé de 14 ».
Peiné par la nouvelle de la mort de Guilbert, mais reconnaissant de l’avoir apprise , …avec cette délicatesse de cœur et de sentiment si vrai, si juste, de ce qu’était « notre » vieux Guilbert. Je l’avais revu cette année même, il n’y a guère que deux mois, parmi ses camarades de guerre orléanais. Il savait bien que l’éloignement ne changerait rien à une camaraderie et une amitié riches de souvenirs éprouvés dont l’aloi, quand je pense à lui, m’apparaît pur et généreux, à l’image même de ce qu’il était. Nous avions brodé. Nous avions même envisagé, ensemble, le projet d’une autre rencontre, à Vernon… Je ne me doutais pas, quand nous nous sommes serré la main, que je ne le reverrai plus…
Dans la lettre jointe, Robert Laurence évoque le souvenir de Maurice Guilbert : …C’était un grand mutilé de la guerre 14-18. Avec une jambe de bois, il en avait rapporté la Médaille militaire et la Croix-de-guerre, ainsi que des sentiments pacifistes profonds, une fidélité émouvante à la mémoire de ses camarades disparus et un dévouement inlassable aux victimes de toutes les guerres. Je crois que c’est en qualité d’ancien combattant qu’il fit la connaissance du « camarade Maurice Genevoix », comme il se plaisait à dire. Connaissant mon goût pour les lettres, il me parlait souvent de vous…
Dans son récit intitulé "Ceux de 14" et tout au long de sa vie, Maurice Genevoix n'a eu de cesse d'honorer la mémoire des Poilus. Cent deux ans après la fin de la Première Guerre mondiale, l'écrivain, témoin et plume de la Grande Guerre, faisait son entrée au Panthéon, le 11 novembre 2020, aux côtés de ses camarades de tranchées.