RAMEAU (Jean, Laurent Labaigt, dit).
Né à Gaas. 1858-1942.
Romancier et poète.
L.A.S. « Jean Rameau » à la romancière Gyp.
Peyrehorade (Landes), [27 janvier 1919]. 2 pp. in-12.
Papier de deuil. Enveloppe jointe avec timbre et marque postale.
Très belle lettre dans laquelle le poète évoque avec sobriété la mort de son fils au combat.
Il félicite d’abord sa correspondante pour son dernier opus (Le Journal d’un cochon de pessimiste) ...Celui-là est un Gyp nouveau, inattendu, fort savoureux. On devra le classer à part dans votre œuvre. Ce ne sera pas le moins aimé... Il y a reconnu de nombreux personnages et a lu avec émotion ...le nom de Guy de Cassagnac. Oui, c’était un beau gars. Il passa la licence ès lettres à la Sorbonne, en même temps que mon fils. Celui-ci était aussi un beau gars. Ceux qui l’ont connu ne l’oublieront jamais. On l’appelait « Apollon » dans son entourage... Ces deux beaux gars qui s’aimaient, sont morts à la guerre. Depuis lors, je ne fais pas grand-chose (...). Mais peut-être me remettrai-je bientôt à vivre... Je prépare une conférence sur Rostand que j’admirais... qui m’aimait... Qui va le remplacer à l’Académie ? Pas le plus génial sans doute, mais le plus intrigant... La terre tourne & ne change pas...
Amoureux de la nature, Jean Rameau s’inspire de la littérature panthéiste et appartient par ailleurs au Club des Hydropathes.
En 1898, alors qu’il connaît un succès avéré dans la capitale, il fait l’acquisition dans son pays natal d’une ferme sur la commune de Cauneille. Après la mort de son fils unique lors de la première guerre mondiale, il revient définitivement chez lui et transforme progressivement cette ferme en un véritable musée évoluant au gré de son imagination. Passionné aussi de photographie, il effectue lui-même ses tirages.