STENDHAL, Henri Beyle, écrivain. Lettre autographe à sa soeur (G 3911)

...Prie mon papa de m’expédier Courrier par Courrier l’extrait de Baptême qui prouve que je suis né le 22 Janvier 1782, remarque l’année, le ministre le demande pour l’expédition de mon Brevet...

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3911
Description
STENDHAL (Henri BEYLE, dit).
 Né à Grenoble le 23 janvier 1783 – mort à Paris le 23 mars 1842. 
Écrivain.
Lettre Autographe à sa sœur Pauline [1786-1857].
S.l., 13 septembre [1807]. 
3 pages in-8. Suscription, reste de cachet de cire rouge. 
Tampon à l’encre « N° 51 Grande Armée ».

À l’époque où se situe cette lettre, le jeune Beyle, qui s’est engagé dans l’armée sous les ordres de son cousin Pierre Daru, voyage en Allemagne, dans le sillage de Napoléon 1er, à qui il voue une profonde admiration. La route de Berlin à Hanovre passait par « Stendal ». Onze ans plus tard le nom lui reviendra en mémoire pour inventer son masque de prédilection. 

En juillet 1807, Beyle avait été confirmé dans ses fonctions, et titularisé.

Sitôt qu’à dix-sept ans Stendhal eût quitté Grenoble et son père haï, il découvrit toute la force de l’affection qui le liait à sa sœur Pauline (l’aînée de ses deux sœurs, née en 1786 ; il détestait sa seconde sœur Zénaïde, la préférée du père). 

Henri fait de Pauline sa confidente et commence à entretenir avec elle une étroite correspondance, qui constitue un véritable trésor épistolaire :

...Tu m’écris donc enfin, je te trouve charmante, prends encore patience jusqu’à ce que j’aille à Grenoble, je te promets de te tirer d’ennui. Jure-moi de prendre patience encore quelque tems... 

Stendhal poursuit sur son itinéraire : ...Je suis arrivé de Halberstadt à 1h du matin, et je repars demain à 6. Me Alexandrine [l’épouse de Pierre Daru] qui est à Berlin est passée par ici, elle m’a montré beaucoup d’amitié. J’arrivais d’Hanovre jolie ville, charmant voyage je te rendrai compte de tout ça, je ne veux aujourd’huy que te donner signe de vie... V. [Victorine Mounier] a beaucoup plus d’expérience que toi, fais toi assez son amie pour lui parler à cœur ouvert sur tes projets [En 1802 Beyle s’était pris à Paris d’une vive passion pour Victorine Mounier. La jeune femme, étant revenue à Grenoble pour se marier, Stendhal pria sa sœur de se rapprocher d’elle]... Puis il charge Pauline de plusieurs commissions : la première : ...Prie mon papa de m’expédier Courrier par Courrier l’extrait de Baptême qui prouve que je suis né le 22 Janvier 1782, remarque l’année, le ministre le demande pour l’expédition de mon Brevet 1782 et non 1783..., la seconde : ...Prie mon grand papa d’écrire à Mr D. [Daru] le plus courtement possible. Me Alex. à Berlin et me voulant du bien, fera bien réussir la lettre. Prie-le de ne pas parler de Me Al. autrement on verrait qu’il écrit parce que je l’en prie. Chose qu’il faut surtout éviter.... Il ajoute affectueux : ...Je t’aime toujours plus. Adieu ma chère amie, écris-moi, les lettres que tu veux bruler sont toujours les meilleures. J’étais sur le point de te croire, amoureuse et m’oubliant, écris souvent...  

Sa troisième requête concerne l’envoi ...d’une bonne empreinte du cachet de mon père...

Il ajoute un P.-S. : ...Mille et mille choses à notre bonne tante...

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