NEMIROVSKY (Irène).
Née à Kiev. 1903-1942 (Auschwitz).
Romancière russe d’expression française.
L.A.S. « Irène Némirovsky-Epstein » à Bernard Grasset.
Paris, 4 décembre 1934. 2 pages in-8 à ses initiales gravées « I N ».
Joint : Télégramme de son époux Michel Epstein à Bernard Grasset (23 juillet 1934)
- Lettre dactylographiée (double au carbone) de Bernard Grasset aux Epstein adressée à Urrugne (sans date). 1/4 page in-folio.
Irène Némirovsky a lu le manuscrit de Grasset ...avec la plus profonde admiration. Je ne parle que de ce sentiment, car il vous a fallu un extraordinaire courage moral pour parler d’une façon aussi sereine et précise de votre vie, au sein même de ce terrible drame où vous vous débattez !
Quant à l’émotion que j’éprouve, je ne vous en parle pas, vous l’avez deviné. Il n’y a pas un mot à changer dans le document, à mon avis, mais il y aurait peut-être lieu de marquer en marge, là, ou vous vous élevez (avec quelle justesse !) contre la presomption de l’organisme que vous avez créé, se revoltant contre son chef, peut-être, dis-je y aurait-il lieu de rappeler en marge, par des chiffres, le désastreux effet de cette émancipation...
Dans la lettre dactylographiée jointe, Grasset a écrit : ...Merci de tout cœur / Ai le cran qu’il faut...
Dans le télégramme, Michel Epstein, l’époux d’Irène Némirovsky, ...envoie affectueuses amitiés et celles de ma femme pensons à vous sommes persuadés triomphe bon droit croyons en votre énergie bon courage...
Destin tragique que celui d’Irène Némirovsky, qui dans sa jeunesse, avait fui la révolution russe ; quelques décennies plus tard, elle fuit de nouveau, cette fois le nazisme, avec son époux Michel Epstein. Tous deux sont arrêtés et déportés à Auschwitz où ils meurent en 1942.
Irène Némirovsky a publié ses premiers ouvrages chez Grasset dans les années 1930. Après sa mort, la romancière tombe dans l’oubli. L’exhumation fortuite par sa fille du manuscrit qui lui vaudra à titre posthume le prix Renaudot « Suite Française », la fit redécouvrir du grand public.