DOURLIAC (H.-A.).
Née à Paris. 1860-1936.
Romancière, journaliste.
2 L.A.S. « H.A. Dourliac » à la romancière Gyp.
Neuilly-sur-Seine, 25 septembre 1914 et 24 décembre 1915. 6 pp. in-8.
Papier imprimé à son adresse. Enveloppe jointe.
25 septembre 1914 : Spirituels remerciements : ...Voici des lentilles bien placées ! Quelle jolie lettre elles m’ont procurée [...] et quelle spirituelle dédicace, doublant le prix d’un volume. Décidément c’est un légume estimable, bien qu’il ait joué un sale tour à Esaü !... Elle lui adresse donc ses remerciements ...pour moi et pour mes petits enfants qui seront très fiers de trouver une lettre de vous dans les archives de leur grand-mère. J’ai été particulièrement charmée de reparcourir, hier soir, « Napoleonette » [roman de Gyp publié en 1913] que j’avais déjà lue dans le Gaulois [...]. Je voudrais répondre à vos deux volumes par une réplique digne d’eux ; mais je n’ai pas votre plume... Aussi, j’emprunterai celle de mon regretté Mari [Arthur Dourliac, 1848-1905, auteur de romans historiques] et je vous envoie un recueil de nouvelles empanachées, éditées et illustrées par son fils, que nous avons fait tirer seulement à cent exemplaires pour quelques amis... Quant au renseignement demandé, elle ne saurait lui répondre : ...Était-ce avenue du Roule, en allant aux Dames françaises ? Était-ce en traversant la foule indécente qui encombre les abords du lycée Pasteur pour regarder les blessés comme des bêtes curieuses [...]. Je ne saurais rien affirmer même devant un juge d’instruction. J’aurais dû le noter sur mon carnet comme Monsieur Caillaux ! Au reste, [...] cet imbécile n’est pas le plus coupable : il ne vous connaissait pas (...) il était donc beaucoup plus excusable de son maladroit propos que moi de ma sotte crédulité. C’est pourquoi j’ai tenu à en faire mon « Mea culpa » que je vous renouvelle ici avec toutes mes excuses ...je n’ose ajouter mes regrets, car ils ne seraient pas sincères ... J’y ai eu trop de bénéfices...
24 décembre 1915 : Elle demande la suite de « Napoleonette » ...et quelques lignes de vous avec. Pourquoi les grand-mères ne demanderaient-elles pas aussi un petit Noël ? Je ne me dissimule pas que c’est très indiscret aussi je vous envoie en ambassadeur « Un ancêtre de Gavroche » [roman de son époux, 1901] qui doit être un peu cousin de « Bob » [...] excusez la liberté grande, mais je suis seule ce soir ; mon fils est au front, mes petits enfants sont loin, il n’y a pas de messe de minuit et j’ai eu beau me jouer tous les vieux Noëls, mon petit logis est tout morose... Entre voisins il faut bien s’entr’aider à l’heure où nous sommes. Vous avez de la gaîté à revendre, faites m’en l’aumône ! Un petit sou, s’il vous plait...
H.A. Dourliac est le pseudonyme d’Émilie Augustine Henriette Cadith, épouse d’Arthur Couillard, alias Arthur Dourliac.
La romancière Gyp publie les aventures de Petit Bob (1882), archétype de l’enfant gâté, puis Bob au Salon (1888) et enfin Bob à l’exposition (1889).