MONTESQUIOU (Robert de).
Né à Paris. 1855-1921.
Homme de lettres, « dandy insolent », il servit de modèle au des Esseintes dans À Rebours de Huysmans et à Proust dans La Recherche du temps perdu pour le Baron de Charlus.
Poème Autographe « Offrande épistolaire, composé par l’aspirant Biguet ». 1 p. gr. in-4. Timbre violet de l’auteur.
Poème publié dans « Sabliers et Lacrymoires » (Sansot, 1917) :
BEAU POÈME SUR LA NATIVITÉ
...Durs, humides, luisants et maigres, Si les joncs / Qui vous servent de lit, sont tels que vous le dites, / Jeune homme presque enfant, vers lequel nous plongeons / Nos regards dans les nuits, les vôtres sont inscrites / Près de celle qui vit le Dieu des Noëls purs / Naître, avec majesté, dans une pauvre étable, / Et, sur des joncs luisants, maigres humides, durs / Apprêter le salut de l’Homme lamentable. / Mais comme les roseaux employés à ceci, / Venaient de la Syrinx où Pan joignit ses lèvres / Un chant s’en éleva, qui se doit à vos fièvres / Puisque d’elles naîtra notre salut aussi......
Descendant de Blaise de Montluc, le comte Robert de Montesquiou-Fézensac est un écrivain aujourd’hui connu pour apparaître dans les œuvres des autres. On l’avait surnommé « Grotesquiou » mais Proust voyait en lui un « professeur de beauté » et il s’est autoproclamé - c’est le titre d’un de ses recueils poétiques, l’expression venant de Flaubert, dans Salammbô - « le Chef des odeurs suaves ». « Je suis le souverain des choses transitoires », s’est-il également défini en un alexandrin. De son vivant, il était déjà un personnage, du monde artistique et du monde tout court où il exerçait son baudelairien « plaisir aristocratique de déplaire ».
Il fut peint par James Whistler, Antonio La Gandara et Giovanni Boldini, photographié par Nadar, dessiné par Caran d’Ache en une du Figaro. Familier de Gustave Moreau, il en fut un critique réputé. En musique, il soutint Claude Debussy et Gabriel Fauré.