SAND George, romancière et dramaturge. Fragment manuscrit Autographe (E 10856)

SAND (Aurore Dupin, baronne Dudevant, dite George).

Née à Paris. 1804-1876.

Romancière, dramaturge, épistolière et journaliste.

4 fragments de manuscrit Autographe, extraits des Lettres à Marcie,

numérotés 7 bis, 8 bis, 9 et 9 bis. La mention « George Sand » sur

le fragment 9 bis n’est pas Autographe.

Les fragments oblongs sont découpés en vue de la composition et mise en page.

[Février 1837]. Ratures et corrections,

tache sur le fragment 9 ne gênant pas la lecture.

Pièce jointe : B.A.S. « Ch. Didier », 8 mai 1852, annonçant à un correspondant l'envoi de  …quelques lignes d’un manuscrit de Georges Sand, tirées des Lettres à Marcie...

7 bis …Et quant à ces dangereuses tentatives qu’ont faites quelques femmes pour gouter dans le saintsimonisme, le plaisir dans la liberté, pensez en ce que vous voudrez mais ne vous y hazardez pas ; cela n’est pas fait pour vous. Vous ne sauriez aimer à demi, et si vous aimez un jour vous aimerez à jamais. Vous aurez accepté un hommage libre et bientôt vous aurez horreur de ce droit d’infidélité que se sera réservé votre époux. Si vous vous soumettez par engagement aux principes d’une étrange vertu à cette immolation de votre orgueil légitime, vous…

8 bis …La vérité, c’est l’amour de la perfection, Et la perfection c’est l’éternelle tentative de l’esprit pour dompter la matière. C’est la dure victoire sur les appétits ardens, c’est l’austère immolation des satisfactions vulgaires. Il ne s’agit pas pour vous…

9 …Marcie, qui avez admiré toute votre vie dans les grands hommes le reflet de la puissance céleste, pour vous qui demandez sincèrement le secret d’être heureuse et qui fatalement, par l’élévation de votre caractère, ne pouvez trouver ce secret hors de la grandeur ; il ne s’agit pas, dis je, de vous créer des principes qui vous procurent des plaisirs et de la liberté matérielle. Il s’agit, âme pure, âme triste et fière, d’adopter des principes, qui vous fassent [de plus en plus grande], de plus en plus pure, qui vous assurent les vrais biens et fonde (sic) votre liberté morale sur des bases inébranlables…

9 bis …Peut être qu’on pourrait donner à tous les hommes la même assurance, et leur prédire qu’ils ne trouveront pas une forme sociale durable, et satisfaisante hors de ces grands instincts de l’humanité, qu’on semble traiter aujourd’hui, comme si un décret céleste les avait supprimés, comme si avec les machines à vapeur et les merveilles de l’industrie on avait trouvé la solution de tous les problèmes de l’intelligence, la satisfaction de tous les besoins de l’âme. Mais ce serait viser trop haut, et c’est déjà trop d’honneur pour moi Marcie, que d’avoir eu un instant, droit de conseil envers un esprit comme le vôtre…

C’est en mai 1835, chez Franz Liszt, que George Sand fait la connaissance de Lamennais. Quand il fonde le quotidien Le Monde en 1836, elle accepte, non sans hésitation, de collaborer et ce sont les Lettres à Marcie qui paraissent dans le journal à partir du 12 février 1837. Les dissensions avec Lamennais vont rapidement apparaître car George Sand souhaite traiter de questions relatives aux femmes, à leur droit de réclamer le divorce et à leur liberté de reformer une nouvelle union conjugale. Ainsi, dans une lettre du 28 février 1837, elle insiste : « croyez moi, je le sais mieux que vous, et qu’une seule fois le disciple ose dire : Maître, il y a par là des sentiers où vous n’avez point passé, des abîmes où mon œil a plongé, tandis que le vôtre était fixé sur les cieux ». Lamennais ne répondra pas favorablement et les Lettres à Marcie ne se poursuivront pas au-delà du 27 mars 1837.

Le Monde, quotidien dirigé par l’ancien ecclésiastique Félicité de Lamennais, paraît entre octobre 1836 et novembre 1837. Son contenu est principalement porté sur l’actualité internationale. Il n’a aucune parenté avec la publication homonyme fondée en 1944.