JARRY (Alfred). Né à Laval. 1873-1907. Écrivain, créateur du personnage d’« Ubu ».
Manuscrit Autographe Signé « Alfred Jarry », titré “Alfred Capus : La bourse ou la vie”.
S.l.n.d. [Paris, 1901]. 1 page 1/2 in-8.
Très intéressant article, destiné à La Revue Blanche (numéro 186, du 1er mars 1901).
Alfred Jarry annonce la publication de la pièce du dramaturge Alfred Capus (1857-1922) intitulée “La Bourse ou la Vie” : …Voici, publiée, cette pièce dont on a constaté partout et ici même à plusieurs reprises le grand et mérité succès. Tous ceux qui l’ont applaudie au théâtre du Gymnase voudront savourer à loisir la cause de leur joie, et ceux qui par quelque hasard n’y assistèrent point répareront leur absence. Cette œuvre d’excellent théâtre trouvera de fervents lecteurs jusque chez ceux qui haïssent le théâtre : ils s’apercevront que le théâtre publié, au moins celui d’Alfred Capus, est encore le plus merveilleux roman de mœurs. C’est un roman d’où l’auteur a élagué tout ce qui empêtrerait la vie légère et humaine de ses personnages, et d’où il s’est effacé lui-même, si c’est s’effacer que ne laisser que son esprit. Nous avions déjà rencontré d’analogues héros dans un roman récent de M. Capus : avec un [art] sans pareil il les a entièrement transposés ; car ces chères fripouilles qui nous confient, dans le tête-à-tête de la lecture, leurs amusantes canailleries – des canailleries de tout premier ordre, dirait le financier Brassac – se manifesteraient au théâtre un peu trop cyniquement vilaines. Il y a là du monde qui les regarde, - il y a même beaucoup de monde au Gymnase (…) Ne soyons pas moins spirituels, que les très spirituelles créatures de M. Capus, en leur demandant ce qu’elles feraient s’il n’y avait personne…
La collaboration de Jarry à La Revue Blanche [célèbre revue fin-de-siècle des frères Natanson], ne devint régulière qu’à partir du 1er juillet 1900, lorsque débuta la parution, en feuilleton, de Messaline. À partir de ce numéro (n°170), et à une exception près jusqu’au dernier, Jarry fournit à cette revue des textes abondants et variés : notes de lecture, critiques théâtrales, poèmes, extrait de roman (« La Bataille de Morsang ») et, surtout, ses « Gestes » et « Spéculations ».