BARBEY D’AUREVILLY (Jules).
Né à Saint-Sauveur-le-Vicomte. 1808-1889.
Écrivain, journaliste.
L.A.S. « Jules Barbey d’Aurevilly » à « Monsieur ».
Paris, s.d., 29 août (vers 1856 ?). 2 pp. grand in-8, à l’encre rouge.
...Après ma campagne littéraire contre V. Hugo, qui m’a mis tant en retard avec vous, je me suis absenté qq. jours... Malade depuis son retour ...souffrant d’un coup que je me suis donné à la tête... Barbey a remis de le voir pour lui demander s’il avait fait mettre en ordre sa bibliothèque, ...comme vous l’aviez, je crois, proposé à ce misérable Mr Nicolardot, qui refusa de s’en occuper. Si ce travail n’a pas été fait & si le projet en subsiste toujours dans votre esprit, permettez moi de vous proposer un charmant jeune homme, très peu Nicolardot, par conséquent ; qui ferait délicieusement votre affaire (...). C’est un Élève de l’école des Chartres (sic, pour Chartes) sans position pour le moment, que je ne saurais trop vous recommander...
En dehors de son œuvre romanesque, Barbey d’Aurevilly mena une abondante activité de critique littéraire : il rédigea des centaines d’articles dans diverses revues notamment Le Pays.
Barbey avait rencontré Hugo en 1837. Dès l’année suivante il éreintait la préface de Ruy Blas. Mais c’est plus tard, en 1856, à la parution des Contemplations que Barbey se déchaîna contre Hugo ; il jugea le recueil « un livre accablant » et déclarait à son grand ami caennais Trebutien : « Mon article sur Hugo (...) fait ici l’effet d’un coup de carabine dans un lustre de cristal de roche »...
Louis Nicolardot avait servi de commissionnaire à Barbey. Homme de lettres raté, Nicolardot vivait aux dépens des uns et des autres, en particulier de Barbey qui disait de lui « C’est un Narcisse qui gâte le ruisseau ! » ou encore, « Quand Dieu me demandera de faire valoir mes droits pour entrer au paradis, je lui répondrais tout simplement : - Mon Dieu, j’ai supporté Nicolardot ! ».
(réf . : Barbey d’Aurevilly, par Michel Lécureur, Fayard, 2008, pp. 292, 400-412)