WEIL (André), mathématicien, frère de la PHILOSOPHE SIMONE WEIL. Lettre dactylographiée signée (G 4377)

 Lettre passionnante à Merleau-Ponty dans laquelle André Weil exprime ses inquiétudes sur l’héritage spirituel de sa sœur la philosophe Simone Weil

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G 4377
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WEIL (André) Né à Paris. 1906-1998. 

Mathématicien, il fut l'un des membres fondateurs du groupe Bourbaki.  Frère de la philosophe Simone Weil (1909-1943) .

L. dactyl. S. « A. Weil » à «Cher ami » (Maurice Merleau-Ponty).  Chicago, 4 juillet 1953.

2 pages in-folio (papier pelure)  avec quelques corrections autographes au stylo.

 

Lettre passionnante dans laquelle André Weil exprime ses inquiétudes sur l’héritage spirituel de sa sœur et demande à Merleau-Ponty …tes avis, et si possible ta coopération, dans une question regardant des publications récentes d’écrits de ma sœur. Mais d’abord il faut que je t’explique la nature des rapports entre mes parents et moi. La mort de ma sœur a été un coup extrêmement dur pour eux ; ils m’en ont voulu d’être le survivant ; d’autre part ils m’en avaient toujours voulu de mon mariage, sans autre raison bien entendu que le conflit bien connu entre belle-mère et belle-fille. Cela m’a valu, dans les années d’après guerre, des relations avec eux souvent pénibles (…). Mais le drame est venu l’an dernier, quand je me suis aperçu que, d’après le code civil, j’ai droit à une part de moitié dans l’héritage de ma sœur (…). Or ma mère se regarde comme grande prêtresse du culte de Simone Weil, culte dont je suis excommunié pour indignité majeure. Quand j’ai émis la prétention d’avoir mon mot à dire sur les questions de publication d’écrits de ma sœur, j’ai été reçu de telle manière que j’ai dû avoir recours à un homme de loi. J’ai d’abord été très loin d’envisager la possibilité d’un procès ; je me suis adressé à un avoué très honnête et sensé, en lui donnant pour mission de se mettre en rapport avec l’avocat de mes parents et de rechercher une formule de solution à l’amiable. Je viens de passer un an à cela, et je ne suis pas plus avancé qu’au début

A.Weil indique que de toute évidence la publication trahit …par certains côtés la pensée de ma sœur… et qu’il se doit d’intervenir. D’autant que les talas (et il cite P. Perrin et G. Thibon) qui ont publié « Simone Weill telle que nous l’avons connue » prétendent s’appuyer sur ses confidences plutôt que sur ses écrits pour restituer sa pensée. Or, « Lettre à un religieux » et « Connaissance surnaturelle » éclairent sans ambiguïté la position de sa sœur à l’égard du catholicisme. Cependant …mes parents étant déjà complètement brouillés avec le P. Perrin (en quoi je ne saurais leur donner raison, car c’est personnellement un très brave type, tout en participant à la malhonnêteté intellectuelle à laquelle ces gens-là n’échappent guère), il n’y a aucun risque qu’ils prêtent les mains à une falsification de la pensée de ma sœur dans ce sens-là...

Mais il y a maintenant un autre danger. Mes parents ont depuis longtemps une très grande confiance dans le nommé Boris Souvarine, autrefois très ami de ma soeur (…), antibolchevik professionnel, et l’un des esprits les plus faux que je connaisseIls lui ont confié un manuscrit de sa sœur, paru dans « PREUVES » …assaisonné de commentaires de son cru… A. WEIL lui a fait comprendre qu’il avait voix au chapitre dans les publications des écrits de sa sœur mais Souvarine a récidivé en republiant plusieurs articles de S. Weil dans la revue  « Preuves » ...(qui, son correspondant le sait certainement, est un périodique de propagande anticommuniste, subventionné par des fonds d’origine américaine)..., assortis de commentaires anonymes (Souvarine), dans lesquels le lecteur  …est prié de penser à l’URSSS en lisant l’article… Or, …ma sœur n’avait pas la moindre sympathie pour le communisme stalinien et s’était même progressivement dégoûtée de pratiquement tous les mouvements dits « d’extrême-gauche ». J’estime (…) que la publication de textes d’elle qui ont pour sujet l’Allemagne hitlérienne, dans ce contexte et avec de tels commentaires, constitue une falsification…

A l’avenir, il entend faire le nécessaire juridiquement pour que de pareils faits ne puissent se reproduire, et en appelle à Merleau-Ponti pour faire paraître un article où il mettrait en garde le public contre les deux genres de falsification auxquelles (…) se trouve exposée la pensée de ma sœur…

 

Simone Adolphine Weil est une philosophe humaniste, professeur, écrivain, née à Paris le 3 février 1909 et morte à Ashford (Angleterre) le 24 août 1943. Elle fit de la philosophie une manière de vivre, pour être dans la vérité. Dès 1931, elle enseigne la philosophie et s'intéresse aux courants marxistes anti-staliniens. Elle est l'une des seules philosophes à avoir vécu dans sa chair « la condition ouvrière ». Successivement militante syndicale, proche des groupes révolutionnaires trotskystes et anarchistes mais sans jamais adhérer à aucun parti politique, écrivant notamment dans les revues La Révolution prolétarienne et La Critique sociale, puis engagée dans la Résistance au sein des milieux gaullistes de Londres, Simone Weil n’a cessé de vivre dans une quête exigeante de justice et de charité. 

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