CASADESUS (Robert). Né à Paris. 1899-1972.
Compositeur et pianiste français, un des plus importants du XXème siècle, dépositaire officiel de la « tradition française ». Membre de la célèbre famille musicienne des Casadesus, il est le neveu de Francis Casadesus (voir ci-dessus). Carte-Lettre A.S. « R. Casadesus » à Pierre Leroi, critique au Courrier Musical. Paris, 24 décembre 1922. 1 p. petit in-8. Timbre et oblitération postale. Papier toilé.
Très belle lettre
...Voici quelques indications sommaires sur ma Sonate. Elle a été composée pendant l’hiver 1921 et est dédiée à Maurice Emmanuel. (...) Le 1er morceau est d’allure franche et décidée – quelques épisodes doux et mélancoliques viennent rompre la gaité de ce 1er mouvement. Le 2e morceau est dans un sentiment grave et concentré qui s’anime peu à peu pour aboutir à un intermède angoissé et fantastique. Après quelques phrases tour à tour déchirantes et passionnées, on revient au premier sentiment calme et résigné – La phrase se perd – Un rappel brusque de l’intermède puis un accord très lointain termine ce morceau. Le 3e morceau est un simple scherzo fugitif et lointain. Le 4e morceau débute par une grande agitation qui se transforme en une gaité franche et populaire « Alla Pastorale ». (...) Je vous laisse libre de rédiger ce long discours à votre goût... conclut-il.
Élève de Louis Diemer au Conservatoire de Paris, Robert Casadesus remporte le 1er prix de piano en 1913 et donne son premier concert en 1917. Passionné de composition, il est en contact avec les compositeurs majeurs de son époque et crée plusieurs œuvres importantes. Mais c’est avec Maurice Ravel, qu’il rencontre en 1922 et dont il devient l’ami, que l’entente est la plus forte. Il travaille avec lui l’interprétation de ses œuvres et en 1924, donne à Paris l’intégrale des œuvres pour piano seul de Ravel et lui dédie ses 24 Préludes opus 5 (publiés par la maison Eschig). Avec Zino Francescatti, il réalise des enregistrements marquants des sonates pour
violon et piano de Beethoven.
Parallèlement à sa carrière de concertiste et de compositeur, il enseigne également au Conservatoire Américain de Fontainebleau qu’il installe à Princeton aux États-Unis pendant la deuxième guerre mondiale et dont il devient le directeur en 1946.