Le compositeur vient de rejoindre Cocteau dans sa villégiature de la Côte d'Azur à Villefranche-sur-Mer.
Émouvante lettre dans laquelle il évoque le souvenir de Raymond Radiguet.
…Voici des années que nous ne nous sommes vus. Mais ici, où je viens de retrouver Jean Cocteau, tant de souvenirs me gagnent que je veux vous envoyer ces lignes qui vous diront ma pensée toujours fidèle. Vous savez ce qu’a été mon amitié pour Raymond Radiguet. Je ne puis vous dire mieux que ceci : votre livre, tout de suite, me fait imaginer ce qu’en aurait dit notre ami. Sa terrible lucidité confrontée à la vôtre : voilà ce que nous, qui avons si bien connu et admiré cet enfant de génie, voilà ce que nous avons le droit de nous représenter… Auric vient de terminer la lecture des épreuves du livre de Jean Desbordes et il lui apparaît déjà que …les plus magnifiques dons sont indiscutablement affirmés, à chaque page. Je vous envie d’avoir cette chance : la rencontre de la meilleure jeunesse – à laquelle vous savez donner le meilleur d’une activité magique. Il lui paraît…indiscutable que ce J’adorea une résonnance, un accent du premier rang. Celui qui a écrit ce livre doit devenir un grand artiste…
Jean Cocteau fut à l'origine de la publication chez son ami Grasset du livre de son jeune amant, Jean Desbordes, qui succéda à Raymond Radiguet dans le cœur de Cocteau.
Dans les années 1915-1921, Georges Auric fréquente assidûment Raymond Radiguet et Jean Cocteau, ainsi que Satie, Braque, Picasso. En 1918 Cocteau lui dédicace Le Coq et l'arlequin.
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