DELANNOY (Marcel).
Né à La Ferté-Alais. 1898-1962.
Compositeur et critique musical français.
Manuscrit autographe : Le Poirier de Misère, 4 pages in-8.
Manuscrit autographe : Fou de la Dame, 3 pages in-8.
Manuscrit autographe : Quatuor en mi majeur, 3 pages in-8.
Manuscrit autographe : 2 pages in-8.
C’est à la troisième personne que Marcel Delannoy rédige ces pages sans doute pour aider un critique qui l’a sollicité pour un article. Le Poirier de Misère fut composé le 21 février 1827 sous la direction d’Albert Wolff. C’est sa première œuvre musicale. Il parle de ses débuts de compositeur et souligne quelques traits de son caractère : … Marcel Delannoy n’avait composé que quelques melodies et « 4 mouvements pour le piano » quand il aborda la composition du Poirier de Misère dont une légende fort connue avait inspiré le thème à Jean Simonin et André de la Tourrasse. [...] [Parmi] Les camarades [et ses chefs, Galimard], Seignot, Petit (qui ont fait leur chemin depuis comme ensembliers, se rappellent un garçon inquiet qui tirait parfois de son tiroir une clarinette ancienne en acajou, et en tirait maladroitement quelques avis.
Congédié après l’incendie du « Printemps » Delannoy alla jusqu’à professer la « peinture de lettres » dans une école de Reeducation de Mutilés, rue d’Alligre.
Il conserve de cette periode un triste souvenir…
A la suite du Poirier de Misère, il présente son Fou de la Dame et évoque son inquiétude devant le problème du théâtre lyrique : …Aussitôt que le Poirier Marcel Delannoy eprouva de l’inquietude devant le problème du théâtre lyrique – Déjà le Poirier montrant cette inquietude (fin du 3)
Il accueillit avec empressement l’idée d’André de la Tourrasse et de Jean Simonin où il trouvait matière plastique, [et matière] poétique (n’etant ni pur latin, ni pur anglo-saxon il a besoin des deux) – et pretexte à musique pure – (il a horreur du remplissage « théatre)…
Puis il évoque son Quatuor en mi majeur : ...Une de ses exaspérations est l’abus du mot « musique pure ». Il pretend qu’on appelle neuf fois sur dix ainsi une musique qui est le pretexte de gloses fumeuses de la plus mauvaise des littératures. Pour lui, la musique pure est avant tout directe. On l’aime ou on ne l’aime pas. Voilà-tout. Il a voulu ecrire un quatuor direct.
Le premier temps du quatuor en mi est une sorte de calme pastorale française où passe un instant quelque chose de nerveusement rustique. -Le 2e temps (rythmique) va tout droit son chemin, un peu « syncopé »C’est la replique du Scherzo classique -Le 3e temps, tout baigné d’emotion interieure, montre 2 thèmes rigides, [tour à tour] funèbres ou epiques – un troisième thème elegiaque et souple. Les 3 finissent par se combiner – et le tout retourne au [silence absolu par l’elimination naturelle et successive des 4 instruments] - Le 4e temps, [plus ou moins] issu du rythme [du] vieux rigaudon, evoque les danses françaises où la sensualité même est encore joie et gaîté. -Régnant sur l’ensemble de l’œuvre, un souci des contrastes, des proportions, des ombres et des lumières – et même dans l’alternance des sentiments objectifs et subjectifs.
Après avoir parlé de trois de ses œuvres, Delannoy se résume ainsi : …Dans le domaine symphonique, il n’a pas encore dit son mot. Sa position est tellement difficile entre 2 « littératures » : a) celle qui se contente de la traduction juste des sentiments ou des choses ; b) celle dont j’ai parlé, la plus creuse et la plus pretentieuse qui fait appel à la metaphysique. Le « son » pour le « son » etc… Delannoy est un lyrique qui veut construire...