MAC AULIFFE LÉON. MÉDECIN. LETTRE AUTOGRAPHE (G 1424).

MAC AULIFFE (Léon). Né à Paris. 1876-1937. 

Médecin et morphologiste. 

Lettre autographe signée « Mac Auliffe » à un ami. Andaluccia (Espagne), 29 septembre et 1er octobre 1930. 

12 pp. in-8. Papier en-tête de la Compagnie maritime « Blue Star Line » (trous de classeur). 

Surprenante lettre dans laquelle Mac Auliffe narre par le menu la bataille d’egos qui éclata entre morphologistes et anthropologistes lors d’une assemblée plénière au Portugal, et qui conduira à sa démission : ...Je profite des premières heures de répit pour vous faire part des quelques réflexions que me suggèrent l’incident d’hier. À mon avis il faut mettre hors de cause Mendes Correa, homme ambitieux mais que je crois loyal et qui n’avait qu’une idée : clore le plus vite possible la session pour permettre au ministre portuguais de l’Instruction publique (...), de présider à son tour (...). Ayant été accusé comme vous le savez par Regnault d’avoir accompli une manœuvre de chantage (...). J’ai sommé Regnault de retirer son insulte. Il s’y est refusé. Je lui ai dit alors qu’il ne méritait ni un coup d’épée, ni un coup de pistolet mais que je me procurais une grande joie en lui disant tout haut ce que chacun pense tout bas, à savoir qu’il est un imbécile, que comme tel je l’envisageais comme dangereux et que désormais il me rencontrerait toujours devant lui et contre lui (...). Miranda est alors

intervenu en me priant d’éviter un scandale qu’un colonel ou un général portugais risquait de nous entendre, ce à quoi j’ai répondu par un « je m’en fous » qui a coupé court à son œuvre de pacification. Félix Regnault voulu se jeter sur moi (...). J’ai amené Regnault à déclarer « que je le dégoutais avec ma morphologie », ce qui m’a amené à lui dire « qu’aucune science ne me dégoûtait si je l’accolais à sa triste figure, parce qu’il n’en possède aucune, etc, etc... La présence d’une dame et le souci que j’avais personnellement et progressivement d’arrêter le scandale, étant en pays étranger, nous ont seuls empêchés de nous traiter « comme du poisson pourri ». Et voilà un ennemi de plus ! (...), en conclusion je vous propose ceci : « ne point démissionner ! Attendre la rédaction (...). Mais chaque fois que nous le pourrons, il faut toucher Regnault et sa bande. Il faut détruire les imbéciles comme des punaises. Leur rôle social est trop dangereux pour qu’il ne m’apparaisse un devoir de les mater ou de les anéantir. (...). Les journaux portugais ont parait-il, déclaré à propos de l’incident de l’Assemblée générale que l’on avait même entendu exprimer à un moment le mot de chantage. Cela a dû donner une haute idée de la politesse française. Tant pis ! Mais l’injure me montre que l’on me suppose une force (que je ne suis pas sûr de posséder hélas !) et que l’on me craint... ce qui n’est pas inutile...

Mac Auliffe poursuit le lendemain : ...En vue de Plymouth, après 48 heures de réflexion : J’envoie ma démission... ne pouvant supporter d’avantage l’atmosphère délétère du comité, et voulant rester fidèle à son principe « d’indépendance absolue » ...