MOIGNO (François, Napoléon, Marie, Abbé). Né à Guéméné. 1804-1884.
Mathématicien et physicien.
Manuscrit A.S. « F. Moigno » intitulé « Mort de M. Mauvais ». S.l.n.d. (1854). 3 pp. in-8.
Victor Mauvais (1809-1854), astronome à l’Observatoire de Paris et ami d’Arago, perdit, après la mort de celui-ci, sa position à l’Observatoire. Il en éprouva un tel chagrin qu’il se suicida.
...M. Victor Mauvais membre de l’Institut et du bureau des Longitudes n’est plus, et il s’est donné la mort. Nous disions de lui dans notre dernier article qu’il n’avait pas cru pouvoir et devoir s’associer à la réorganisation de l’Observatoire impérial, et continuer ses fonctions d’astronome ; mais qu’on pouvait espérer que dans un Observatoire libre, il continuerait de mettre au service de la science son expérience et son habileté.
M. Mauvais habitait l’Observatoire depuis plus de vingt ans ; il avait découvert trois comètes, la première le 3 mai 1843 ; la seconde le 7 juillet 1844 ; la 3ième le 4 juillet 1847 : ses mémoires sur la Détermination de l’obliquité de l’écliptique par les observations solsticiales, et sur les intersections mutuelles des orbites des planètes lui avaient donné de la célébrité ; dans son dernier travail sur le cercle méridien de Gambey, il avait fait preuve de beaucoup de sagacité, (...) ; il fut élu membre de l’Académie des sciences (...), Chevalier de la Légion d’honneur. En 1848, il fut nommé député de l’Assemblée constituante, par le département du Doubs. C’était un homme modeste et doux, froid en apparence mais au fond, très sensible...
Malgré les efforts de ses collègues, ...Tout fut inutile. M. Mauvais n’avait qu’une pensée, s’immoler à la gloire de François Arago qu’il croyait à tort attaquée ; à la gloire d’Arago qui lui avait ouvert les portes de l’Observatoire qui avait été son Maître et son professeur, qui tant de fois l’avait appelé son collaborateur...