ROBIN (Gilbert).
1893-1967.
Neuropsychiatre infantile et écrivain.
Manuscrit Autographe Signé « Gil Robin ». S.l., novembre 1924. 1 page 1/2 in-4.
Encre violette sur vélin crème.
Il s’agit d’un extrait du « Voyage à Genève », destiné à paraître dans les Cahiers du Savant.
À travers un dialogue, voici le compte-rendu de ce qui semble être une séance de psychanalyse : ...Et cependant elle ignore les visions de l’extase, elle ne reçoit pas de celestes visites. C’est une âme mystérieuse. Nous n’en savons rien d’autre et quelle science pourrait nous dire davantage.
- Et vous l’avez interrogée ? Vous êtes remonté très loin ? Jusqu’à sa source ?
- Elle s’est laissée aller comme un enfant. Elle a parlé des journées entières comme si je ne l’écoutais pas et je n’osais pas bouger [...]. Son enfance ? Son enfance ? interrogeai-je anxieusement.
- Unie comme une plage. Une enfance toute faite avec des affections toutes frêles et qui devaient glisser doucement sur son cœur comme les paumes de sa mère sur son visage.
- Cette absence d’aspérités, de ronces sur son chemin n’a-t-elle pas fait de son âme une surface glissante sur laquelle rien ne pourrait mordre ni se fixer...
Gilbert Robin, connu sous les pseudonymes de « Gil Robin » et « Docteur G. Durtal » fut l’un des premiers médecins français à s’intéresser à
la psychanalyse et à visiter Sigmund Freud (1928). Il chercha à élargir le champ de la compréhension des troubles mentaux à d’autres disciplines que la psychiatrie, s'intéressant à la philosophie. Membre du « Groupe d’études philosophiques », il fut dans sa jeunesse en contact avec les premiers membres du surréalisme.